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4 avril 2010 7 04 /04 /avril /2010 19:21

 

que ferais-je sans ce monde sans visage
sans questions
où être ne dure qu'un instant où chaque instant
verse dans le vide dans l'oubli d'avoir été
sans cette onde où à la fin
corps et ombre ensemble s'engloutissent
que ferais-je sans ce silence gouffre des murmures
haletant furieux vers le secours vers l'amour
sans ce ciel qui s'élève
sur la poussière de ses lests
que ferais-je je ferais comme hier comme aujourd'hui
regardant par mon hublot si je ne suis pas seul
à errer et à virer loin de toute vie
dans un espace pantin
sans voix parmi les voix
enfermées avec moi

 

Samuel beckett extrait de "Poèmes, suivi de
Mirlitonnades", Minuit
éd

 

 

BurrenenConnemara036theBurren.jpg

 

                                                                                 the burren, Clare 

                                                                                           Photo M.H

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23 mars 2010 2 23 /03 /mars /2010 18:27

"You would seem so frail
In the cold of the night
When the armies of emotion
Go out to fight.
But while the earth sinks to its grave
You sail to the sky
On the crest of a wave
***." 


Nick Drake




vagues près de Vatersay island, entre l'Ecosse et l'Irlande


***"tu paraissais si fragile
dans la nuit froide,
quand les armées d'émotion
 venaient combattre
 mais tandis que la terre sombrait
 dans sa propre tombe
 tu as embarqué vers les étoiles
 sur la crête d'une vague."

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20 mars 2010 6 20 /03 /mars /2010 22:21

 LE LAC, Edgar Allan Poe

Au printemps de mon âge ce fut mon destin de hanter de tout le vaste monde un lieu, que je ne pouvais moins aimer, — si aimable était l’isolement d’un vaste lac, par un roc noir borné, et les hauts pins qui le dominaient alentour.

Mais quand la Nuit avait jeté sa draperie sur le lieu comme sur tous, et que le vent mystique allait murmurant sa musique, — alors — oh ! alors je m’éveillais toujours à la terreur du lac isolé.

Cette terreur n’était effroi, mais tremblant délice, un sentiment que, non ! mine de joyaux ne pourrait m’enseigner ou me porter à définir — ni l’Amour, quoique l’Amour fût le tien !

La mort était sous ce flot empoisonné, et dans son gouffre une tombe bien faite pour celui qui pouvait puiser là un soulas à son imagination isolée — dont l’âme solitaire pouvait faire un Éden de ce lac obscur.


Traduction :  stephane mallarmé.




Brume irlandaise sur le  lac de Marlacoo, Canada.

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14 mars 2010 7 14 /03 /mars /2010 00:04

 


Das Himmel under berlin, film de Wim Wenders


Lorsque l’enfant était enfant, il marchait les bras ballants,
voulait que le ruisseau soit rivière et la rivière fleuve, que cette flaque soit la mer …
Lorsque l’enfant était enfant, il ne savait pas qu’il était enfant,
tout pour lui avait une âme et toutes les âmes étaient une …
Lorsque l’enfant était enfant, il n’avait d’opinion sur rien, il n’avait pas d’habitudes,
il s’asseyait en tailleur, démarrait en courant,
avait une mèche rebelle et ne faisait pas de mines quand on le photographiait …
Lorsque l’enfant était enfant, ce fut le temps des questions suivantes :
pourquoi suis-je moi, et pourquoi pas toi ?
Pourquoi suis-je ici et pourquoi pas là ?
Quand commence le temps et où finit l’espace ?
La vie sous le soleil n’est-elle pas un rêve ?
Ce que je vois, entend, sens,
n’est-ce pas simplement l’apparence d’un monde devant le monde ?
Le mal existe-t-il vraiment et des gens qui sont vraiment les mauvais ?
Comment se fait-il que moi, qui suis moi, avant de devenir,
je n’étais pas, et qu’un jour moi, qui suis moi,
je ne serai plus ce moi que je suis ?


  peter handke



Saint Stephen Green, DUBLIN, statue commémorative offerte par le RFA pour remercier le gouvernement irlandais de l'aide apportée après 1945 aux orphelins allemands qui furent accueillis dans des familles irlandaises

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4 mars 2010 4 04 /03 /mars /2010 23:46


'Nous avons tous deux vies.
la vraie, qui est celle que nous avons rêvée dans notre enfance,
et que nous continuons de rêver sur fond de brouillard
La fausse, celle qui est pratique et utile, celle où nous finissons dans un cercueil.
Dans l'autre, il n'y a ni cercueil, ni mort,
il n'y a que les images de l'enfance :
De grands albums coloriés qu'on ne lit pas mais qu'on regarde
de grandes pages en couleurs que l'on se rappelle plus tard.
Dans l'autre nous sommes nous mêmes
dans l'autre nous vivons
dans celle-ci nous mourrons
.'


Fernando Pessoa, je ne suis personne

 A un  ami très cher, Phil Clifton décédé hier  à Londres. (  26 mars 1944 - 3 Mars 2010 )


 
Route dans le brouillard, pénisule de Dingle, Irlande

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1 février 2010 1 01 /02 /février /2010 16:05

'Son âme s'évanouissait peu à peu comme il entendait la neige s'épandre faiblement sur tout l'univers comme à la venue de la dernière heure sur tous les vivants et les morts'.

James Joyce, the dubliners.



cimetière face  à l'océan sur la route du Connemara
Photo M.H

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28 janvier 2010 4 28 /01 /janvier /2010 10:54

"Et jadis, comme par un matin chaud mais gris, ils allèrent devant la porte de la ville, Iffland dit que c'était  le temps qu'il fallait pour partir et le temps semblait voyageur, le ciel si près de la terre, les objets tout autour si sombres, comme si on ne devait être attentif qu' à la route sur laquelle on voulait cheminer"

K.P Moritz, Anton Reiser


 

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